mardi 29 mars 2011

Taylor was in town

J'ai eu la chance de remporter le concours sur le blog d'Audrey, me permettant ainsi d'assister au concert privé de The Pretty Reckless vendredi dernier au VIP Room. L'attente fut longue et le concert trop court - certains me diront qu'on dit ça à chaque fois ; certes, mais ici, les quarante-cinq minutes ont filé comme l'éclair comparées aux deux heures d'attente. Ce léger détail n'enlève rien à la qualité du show qui a su régaler les yeux du public. Si les musiciens sont plutôt en retrait, Taylor quant à elle met le feu à la scène, plus sexy que jamais dans sa robe trop courte et ses jarretelles apparentes. Elle lâche vite le perfecto pour inviter une demoiselle sur scène et l'entraîner dans une langoureuse simulation on ne peut plus surchauffée. Le public est aux anges, les flashs se multiplient et les chansons s'enchainent ; Taylor Momsen est torride.

Je remercie beaucoup les organisateurs du concours pour m'avoir permis d'y assister - je ferai moins la fière dans deux ans, dans un Zénith plein à craquer à bousculer les gens.

Voici "quelques" photos - car on ne dirait pas, mais j'ai trié - de l'évènement, pour le souvenir ou le plaisir des yeux.

mercredi 16 mars 2011

What the hell ?!

C'était sur une note festive, rose, et pour le moins pailletée qu'en 2008 Avril Lavigne avait salué son public avec The Best Damn Thing, son troisième album qui fit l'objet d'une tournée mondiale où du matériel fushia côtoyait de nouveaux musiciens et des street dancers à la bougeote prononcée. Quatre ans s'écoulent alors, où la canadienne semble mettre sa carrière musicale de côté pour se tourner vers un nouveau business ; création d'une ligne de vêtements pour ados (Abbey Dawn), confection de parfums et œuvres caritatives à répétition. Bien que le résultat soit louable et on ne peut plus admiré, le public s'impatiente et son album se fait attendre : les fans veulent de nouveaux sons.

C'est donc en mars 2011, après de maigres informations et une sortie on ne peut plus repoussée que Goodbye Lullaby se montre enfin au grand jour. Comme l'avait précisé l'artiste, ce quatrième opus se révèle plus sensible que ses albums précédents. Les ballades prédominent et l'orchestre l'emporte sur la caisse claire ; soit, c'est sous un jour romantique que la jeune femme se dévoile, usant d'une voix plus claire sur des textes émotifs emplis de sensibilité : « Il est sincère, honnête et au plus près de mon cœur. », déclare-t-elle. Beaucoup de douceur et de déclarations, l'amour semble être au beau fixe pour Avril Lavigne qui n'a plus l'air bien méchante derrière ses nouveaux airs de jeune femme en fleur.

Pourtant, certains fans dont je fais partie ont sans nul doute haussé un sourcil à la découverte de What The Hell, premier single de l'album qui fait la fierté de la chanteuse, laquelle ne manquant pas à chaque interview d'en expliquer même l'intonation exacte pour être dans le trip. Petite déception, donc, à l'écoute de ce nouveau morceau pour le moins adolescent et féministe – qui rappelle d'ailleurs Girlfriend dans l'esprit festif et – j'ouvre bien les guillemets - « rebelle » de la chose. Mais après plusieurs écoutes, n'ayant encore pas d'autres horizons de l'album, l'habitude s'installe et l'on finit par apprécier le résultat – en bref, on connaît les paroles par cœur. En réalité, le soucis s'installe à l'apparition du clip. Ironie du sort ou humour trop léger, l'on peut se surprendre à son tour à crier « what the hell ?! » Bon sang, c'est quoi cette vidéo d'adolescente attardée ? (Sur le sujet je vous conseille d'ailleurs cet article, assez amusant.) A seize ans Avril Lavigne composait « I'm With You », « Naked » puis quelques années plus tard « Nobody's Home » et « Slipped Away », chansons sensiblement matures et poétiques ; et c'est dix ans plus tard qu'elle se décide à jouer l'adolescente manipulatrice et égoïste, autour de laquelle les armoires fondent et à qui tout réussit ; toute la trame de la vidéo pue le cliché girly, sans compter la publicité grossière faite à ses parfums – qu'elle met d'ailleurs successivement, beurk – et à sa ligne de vêtements qui au bout du compte n'a rien de si extraordinaire, si ce n'est de s'inspirer d'un courant emo-punk à skate-board des années passées. La cerise sur le gâteau ? Finir sur une scène et faire des doigts d'honneur en plan rapproché pendant le refrain ; yeah, je suis une rebelle : what the hell ! Bref, après avoir délaissé le skate et les clous pour un look à la pointe de l'élégance également mis de côté, à vingt-six ans la jeune femme semble faire un sacré pas en arrière et donne la sincère impression d'avoir du mal à se trouver.
Mais comme on dit, « l'habit ne fait pas le moine », et bien que certains morceaux comme Black Star manquent sérieusement de créativité – on sent la bande originale de la publicité ajoutée, histoire d'en avoir une de plus – et que la reprise de Joan Jett n'a rien de nouveau pour l'oreille des fans, Goodbye Lullaby est relativement agréable à écouter ; les chansons caressent le cœur et rassurent l'âme meurtrie, donnent de la lumière à l'humeur et la sensation d'être amoureux. Le deuxième single « Smile » reflète l'esprit jeune et frais de ses débuts, où la liberté semblait être le mot d'ordre du travail de la canadienne qui laissait avant tout parler son cœur et ses émotions – bien qu'encore, « crazy bitch » et « fucking rock'n'roll » sont à profusion et sentent le réchauffé d'une époque révolue.
Au final, on retiendra qu'arborer une nouvelle mèche verte et abuser du fuck n'enlève rien au talent de la chanteuse qui ne manquera sans doute pas d'offrir une tournée mémorable au public qui lui reste fidèle. Car le cœur a beau balancer entre le contentement et la déception, c'est au final une admiration sans faille que l'on voue à Avril Lavigne, qui n'a de cesse de se renouveler, dans la musique comme dans l'attitude, pour le meilleur et pour le pire. Le talent est toujours présent, et espérons-le encore pour longtemps.

dimanche 13 mars 2011

Les Jardins de l'enfance


Ceci est un extrait de ma nouvelle Les Jardins de l'enfance.
2005. Les rails ne tremblent pas. Ils dorment. Huit rangées paisibles, que le vent ne peut éveiller. Et ces trains, qui bientôt les effaceront, en demanderont encore. Car la verdure ne suffit plus, depuis fort longtemps. Et pourtant, comme il était beau, ce paysage verdoyant ! Tout n’était qu’abondance et prospérité. « Mère Nature était du bon côté », qu’on répétait. Le Soleil faisait croître nos espoirs, remplissait la caisse. L’eau abreuvait nos songes qui prenaient vie ; maintenant tout s’affaisse. Pourquoi vouloir toujours plus ? Tout ça pouvait suffire, encore que, certains étaient gourmands. Et quand bien même, jamais la flore ne fut plus verte qu’en ce temps là. Des jardins d’évasion, où nulle ombre ne venait ternir l’enfance retrouvée, couvrir les éclats de rire. Ces jardins dont on prenait soin et qui rassuraient, où l’euphorie était tout près et pourtant si loin… Toujours trop loin. C’est sûrement pour ça qu’on a tout changé. Tout rasé, ou presque, pour installer ces rails immondes sur la fresque.



Photos trouvées sur We♥It.