dimanche 23 octobre 2011

L'enfance choyée

Le dimanche midi chez la grand-mère, fin de weekend cliché de toute famille qui se respecte. L'apéritif est toujours long et l'on savoure le champagne avec de la crème de pêche ; il fait encore bon dans la véranda. Le Soleil tape à travers la vitre et l'on profite des dernières chaleurs : c'est l'automne et le froid se fait sentir, vif et prenant, prêt à poser bagages pour plusieurs mois. Le repas est toujours bon, toujours chaud, et sur les murs sont projetés les souvenirs d'autres déjeuners comme celui-ci.
Je me revois à travers les années, dans cette maison où j'ai ri, où j'ai pleuré, où j'ai appris, où j'ai joué. Où j'ai grandi. Ses pièces et son couloir sont pleins d'âme, je peux encore y entendre le pas lent du grand-père, ce beau monsieur au regard doux, mon Papy que chacun aimait. Le jardin a perdu ses fleurs estivales, et pourtant les couleurs demeurent. Ici me voilà à cinq ans, sur une table miniature, à dessiner le chemin ; et là vous me voyez à huit, manger des spaghettis dans ma maisonnette, vidée pour l'occasion ; ici j'ai deux ans de plus, et je joue avec ma sœur, à la corde, au ballon, dans la piscine, ou au cerceau.
Les mardi soirs c'était croque-monsieur, et l'on regardait les programmes populaires. En hiver le salon croulait sous les paquets, le sapin était près du fauteuil, et les décorations toujours plus nombreuses. Avant cela on fêtait Halloween et chevauchait des balais ; et au printemps l'on cherchait les œufs de Pâques dans les buissons. Et pour prévenir une seconde d'ennui, l'on jouait à peindre, à créer, cuisiner, jardiner, et dans les moments calmes, aux jeux de société. Le petit déjeuner, dans la cuisine, ou devant les dessins animés.
Et la veilleuse, avant de s'endormir, toujours allumée.



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