mercredi 16 novembre 2011

Un peu de rêve s'il vous plaît


Novembre. Certains jours glacent le sang, et la nuit tombe tôt. Je sors du métro.
C'est comme si le temps venait à manquer. Les jours se raccourcissent et tout passe plus vite, les semaines défilent. En cours la paupière se joue de l'orateur, et au travail le cheveu tombe vite. Je me recoiffe souvent car les longueurs s'emmêlent. J'ai un peu de mascara sous les yeux ; c'est fou ce qu'il fait comme traces celui-là.

L'ennui et la fatigue m'emmerdent.

Y'a cette lassitude qui me pourrit de l'intérieur, des matins où je m'effondre et des nuits où je transpire - toute seule, dans des draps que je change le lendemain. J'ai plus le temps de me coucher devant un film à quatre heures, de prendre un bain dans un appart vide, de me vernir les ongles et de les voir s'écailler, plus le temps pour les cafés tapageurs aux lustres éclatants, ni pour les bouquins que j'achète et qui meurent dans la bibliothèque.

C'est faux, je lis, mais pour les cours, donc ça ne compte pas. (Non. Peut-être. Juste un peu.)

Je voudrais retrouver des moments pour moi, sans conséquences ni retards qui s'ensuivent ; en attendant je me laisse bercer par des envies de choses futiles : je regarde des comédies populaires et danse sur du Janis Joplin.

Novembre. Il fait gris et mes doigts hésitent. Ma plume est hasardeuse, maladroite, et se fait rare ces temps-ci. Pour ce que ça vaut, trois semaines de poisse excusent sans doute la misère de l'âme.

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