vendredi 20 décembre 2013

Les premières lueurs d'automne


Il y a les premières pluies de septembre, la moiteur de la terre et la faiblesse des jours. Et très vite le fleuve reprend son cours, et retrouve les reflets tièdes d'une bravoure que l'attente intercède. La fraîcheur des forêts rappelle à l'esprit des instants furtifs, empruntés à l'enfant de passage, qui s'en retourne trop vite à la nostalgie d'une femme qui lentement devient sage. Toutes ces fleurs qui se fanent et toutes ces ramures que le vent tanne, semblables à la peau qui s'assèche ; brûlée par les lèvres d'intrus que le cœur oublie en songeant à celles qui lui sont dignes. Les plaies se forment sous le froid de l’averse et la douleur de l’absence, qui vient creuser les pores comme pour rappeler l’ampleur de la distance. L’été s’en est allé, et avec lui les draps que l’on partage ; et là les premières lueurs d’automne pour faire croire au nouvel alliage et renforcer les remparts ; glaçant démaquillage. Mais le cœur est patient, et se réchauffe dans un feu de souvenirs où les flammes sont faites du désir de toucher l’autre et de l’entendre rire. Et dans l’attente de brûler sous l’étreinte que l’hiver contraste, les pensées se retrouvent en silence, belles et vastes, projetées sur les astres quand la lumière est éteinte.


Photo : Vespers Kat Moser

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