jeudi 18 août 2011

IV

J'ai souvent souhaité vous arracher la langue. La manger, en la mastiquant bien. Et vous entendre hurler encore, pour la récupérer. J'ai souvent songé vous lacérer les joues ; faire rougir mes ongles, rendre ma peau plus terne ; que mes mains puissent protester, enfin.
Chacun son tour.
J'ai souvent rêvé que je brûlais vos cheveux, que je distillais vos yeux, pour purifier les miens. J'ai souvent voulu vous piétiner, me repaître de vos vaines consistances ; et surtout de cette graisse qui m'aveuglait, tant elle suait sur ma nature, et sur ma beauté. Qui parle d'être modeste ? Diable, clamons les belles vérités.
Vite, qu'on me fasse la cour.
J'ai souvent ri de vous, dès la nuit tombée ; rageant dans mon lit, contre vos faces dans mes pensées. Vous êtes laids, et vous le saurez. Votre âme est sombre et mon cœur en a pleuré. De biens vils enfants que voilà ; vous me le paierez.
Vite, qu'on me fasse l'amour.
J'ai souvent pensé vous violer les sens ; puis vous abreuver des miens. Le reste demeure un calvaire, hydrate ma peau souillée – le calcaire. Il serait fort bon de vous étouffer, me vider sur vous de mon lait chaud et empoisonné.
Chacun son tour.
J'ai souvent attendu qu'on approuve mes paroles, douces catins enjolivant mon destin. Mais rien à faire, je me retiens. A mort cette traître compassion qui gâche mes pieux desseins !
J'enrage dans mon coin, vous savez. Car j'ai souvent prié le hasard de me venger de vous.

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