samedi 20 août 2011

La timide


En retrouvant Corinne cette après-midi, j'ai retrouvé Paris.

J'ai retrouvé le bonheur d'un instant aux Tuileries, à laisser le Soleil jouer dans mes cheveux et la brise chaude effleurer ma peau ; peut-être était-ce l'inverse, le résultat reste inchangé. J'ai redécouvert ces allées fleuries que j'estimais pauvres, j'ai pris le temps de regarder. J'ai observé ces bateaux dans la fontaine, que des enfants poussaient avec des bâtons, j'ai pris le temps de découvrir des visages apaisés. Moi aussi, j'ai eu envie de prendre un voilier et de m'asseoir au bord en le regardant flotter. J'y aurais vu une nouvelle vie où avoir peur est interdit, où l'on se laisse voguer sans craindre de tomber. Quand nous nous sommes levées, j'ai ressenti ce besoin de faire demi-tour, sans pour autant me retourner. Je reviendrai, et bien assez vite.
Direction la place des Vosges, ensuite. Car on peut marcher sur l'herbe et s'y reposer. Il y a cette terrasse où nous sommes allées ; rapidement, des gens ont occupé des places à nos côtés. Belle surprise, ces inconnus nous ont souri. A quand remonte la dernière fois où la jeunesse se prouve son respect, son amitié, son amour ? En un sourire, j'ai entrevu l'espoir d'une grande entente, de belles rencontres à venir et de nouveaux visages à rêver. La certitude que ça peut toujours marcher. La serveuse était rayonnante, son collègue fort charmant ; et tout ce beau monde se connaissait. Ça riait et ça s'embrassait. J'ai souhaité moi aussi, les prendre dans mes bras. Leur dire merci pour cette image, cette authenticité, cette preuve si rare que la vie reste simple.
En retrouvant Corinne cette après-midi, j'ai retrouvé Paris. Pas celle dont les murs sont gris sous la pluie, ni celle qui sent mauvais, qui fait du bruit, qui piétinent nos rêves en offrant l'impossible. J'y ai vu la ville timide, sous le Soleil, qui ne s'offre qu'à ceux qui savent attendre pour mieux regarder.
Crédits photo : * & *Lien

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