
dimanche 2 octobre 2011
Le monstre de ma chambre.

mardi 26 juillet 2011
Le trou dans la frange

Comment s'en séparer, après ça. Cette frange, c'est le rideau tiré sur une partie de ma vie, où la copine est toujours plus belle et où le mec est toujours ton pote. Le lever reviendrait à retourner en arrière, à bafouer ce nouveau moi qui a plu durant ces années, qui m'aura valu des verres offerts et des regards appuyés. Sans cette frange, je ne peux plus danser devant tout le monde, parler fort et faire rire l'assemblée, vanner tout ce qui bouge ou fixer ce gars dans l'amphi ; sans la frange, je ne vaux plus rien, sinon cette nana timide qui se cache derrière les autres pour se faire accepter, attendant patiemment la parole qu'on ne lui donnera jamais.
Il s'agit donc d'une histoire de complexes, de vilaines idées solidement ancrées dans la tête, celles-là même qui germent à treize ans à cause d'un râteau, et qui se développent plus tard quand on ne reçoit plus de textos. C'est comme une bête, une tique qui s'accroche et qu'on a du mal à enlever. Mais comme on vit bien mieux sans parasite, je tente de me raisonner, de faire le point sur mes idées reçues, et de me voir autrement.
Salle de bain. Miroir. Je regarde, j'analyse, j'attends.
Puis la brosse en main, je tente de coiffer. Sur le côté ? En arrière ? Comme ça, là ? BORDEL.
Mes tentatives sont aussi vaines les unes que les autres. Rapidement et non sans humeur, je me recoiffe comme d'habitude, et ressors de là avec cette malheureuse conviction : une seule coupe est faite pour moi. Je me vois déjà vieillir avec la frange, cacher mes rides avec et retrouver le même visage sans évolution sur les photos souvenirs. L'angoisse. Quand les copines passent du carré court aux rajouts ultra longs, je devrais attendre la ménopause derrière des tiffs inchangés ?
Et cette fois, je décide que non. J'ai assez bavé sur des photos d'Avril Lavigne pour savoir qu'une mèche plus longue et de côté peut être très charmant. A treize ans je m'habillais comme elle ; cravate sur débardeur, clous aux poignets et skate sous la godasse. A dix-neuf, je peux bien essayer sa coupe. Il n'est pas dit que ça me siéra à la bouille ni que que je l'aurai longtemps. A vrai dire, il est fort probable que s'ensuive un rapide retour à la frange départ. Alors à quoi bon, me direz-vous, faire de la parlote sur quelque tribulation capillaire quand le premier changement en quatre ans ne sera qu'éphémère ? Ben, c'est que pour l'instant, c'est le gros dilemme. Dans la tête d'une meuf, c'est une décision monumentale, qui nécessite de la réflexion, de la patience. Et les tiffs, ils poussent, pendant ce temps.
Certains diront qu'il ne s'agit que de cheveux, d'un truc un peu poussé de gonzesse, sans importance ni valeur transcendantes. Peut-être ; n'empêche que sans eux, je ferais dès lors la queue pour entrer au couvent.
Et ça la fout mal, en tant que blondasse, les gens.
mercredi 2 février 2011
Yellow is not dead
Alors que les fêtes de fin d'années approchent, ça bouge avant tout le monde du côté de l'ESAJ. C'est une soirée déguisée, pour les plus anciens, et d'intégration pour les nouveaux ; les bleus doivent se soumettre au jaune, couleur imposée pour se faire repérer. Quand Mélisse m'invite, je suis tout sourire ; quand j'apprends le dress code, je tire la gueule. Le jaune c'est moche et ça ne va qu'aux peaux mates - j'ai dit. Moi je suis blonde et j'ai le teint blanc. Donc je n'ai RIEN de jaune. Et je ne suis même pas une première année. Juste une incruste sympa - oui, très sympa même. C'est pas juste.
Heureusement, ma sœur me prête une tunique qui dormait dans son dressing. Le jour J, j'enfile mes collants et mon short noir, puis revêt le top. La coupe marcel du vêtement ne me va absolument pas ; j'ai des bras d'éléphant (OK des pattes, si vous préférez), et une peau qui virerait presque au rose face à tout cet amas de jaune canari. J'ai bien tenté un blocus avec mes fringues dorées, mais Mélisse m'a dit non. Et quand on dit non, c'est non. Du jaune, c'est du jaune. Alors bon, je rehausse l'horreur d'un chemisier chauve-souris noir. Mes bras sont planqués, un peu de jaune dépasse. OK, je peux enfin y aller.
Quand j'arrive, je découvre toutes ces personnes que la chance a doté d'une ou deux années d'avance : Luke Skywalker ressemble vraiment à Luke Skywalker ; le Joker est vraiment maquillé comme le Joker (Heath my love you're still alive), et Jack Sparrow a de petites tresses et un khôl plus vrais que nature - d'ailleurs, il me sert à boire, comme il est chou - mais gros fake, c'était pas du rhum.
Certains copains ont l'air d'avoir la jaunisse, mais c'est en tâtant la perruque et la bedaine que les Simsons refont surface ; arrive la Ligue des Justiciers composée de Flash, Green Lantern et de Spiderman qui s'incruste pour l'occasion ; moi je me sens ridicule, en montrant mes seins pour prouver que je suis en jaune (ça donne un petit côté implants mammaires, sur la photo.) Mais croiser Messires Alu et Papier Journal me rassure un peu. D'autant plus que d'autres osent un mélange casquette/paillettes assez osé. A côté de ça, Clémentine en abeille et Maud avec ses perles font toutes mignonnes. Et avec Mélisse qui danse avec sa jupe plissée, on se croirait plusieurs années en arrière.
En bref, associez un tel défilé à 30 litres de punch et une playlist endiablée, et vous obtiendrez une mémorable soirée. Un grand merci donc, à l'équipe organisatrice !
International Suit Up Day
Ma foi, ce n'est pas sous mon meilleur jour que je poste un premier look. Vous me pardonnerez donc cette moue blasée qui ne m'a pas quittée depuis le lever, et qui a fait naître d'incessantes plaintes intérieures devant le moindre verre réfléchissant - Bouuuh c'est quoi cette têêête ! - c'est tes cinq heures de sommeil, honey. OK, ce soir, je dors. Les stars racontent souvent que leur teint frais est dû à un rythme de vie sain, où huit heures de sommeil minimum sont in-dis-pen-sables, et ce combinées à une alimentation équilibrée, dans laquelle bien sûr alcool et chocolat sont proscris. La blague. Il est hors de question que mes céréales Crunch de minuit pourrissent dans un coin moisi du placard, ou que mes épisodes de Mad Men y passent. Quoique, après contemplation sous plusieurs angles, notamment la tête à 90°, je songe sérieusement à tenter le coup, quitte à craquer en cours de semaine...
Au passage, cet International Suit Up Day ne s'est vraiment pas avéré si drôle que ça. Je rêvais d'une fac remplie de « bros in suits », de Barney Stinson grouillant les couloirs, balançant des What uuup ! à tout va ; que le résultat final soit AWESOME quoi. Et bien, si la veille je persuadais mon chat à coup de It's gonna be LEGENDARY, j'ai fait face aujourd'hui à une faculté remplie de Ted Mosby. Sans cors bleu. Sans Santiags rouges. Sans superdate. Sans SUIT. Moi qui voulais jouer à Haaave you met June ?, j'ai du m'avouer vaincue, grommelant des Get a suit aux nombreux infidèles de Paris VII. Finalement ça vient peut-être de là, cette face de bouledogue mal léché - les chaussures sont mieux, par contre, non ?
Pour vous rattraper un tant soi peu, vous tous qui avez échappé à la règle la plus importante du Bro Code, repassez-vous cette vidéo en boucle jusqu'au prochain International Suit Up Day. Vous deviendrez meilleurs. Trust me.
Photo par Anysia Lynn-Dürer