La pluie me démange, quand les larmes rongent. Elle coule, elle creuse ; qu'elle se mêle au sang et à la sueur si tel est son souhait ; je l'adore quand elle me déplaît. Coulent, coulent et se versent et se déversent les flots de cette mer où l'on respire ; et ma peau frémit, et ma peau blanchit. Elle tonne sa colère sur mes pieds nus - ils se taisent. Et le sol tremble, et les coupes débordent ; j'ai froid et je le hurle, tant ma peine se rince. Car c'est dans les remous que je danse et que je m'évade ; j'ai froid, je gèle jusqu'à la mort. La pluie m'assomme et m'embrasse ; elle attend que tout se vide, elle espère que tout s'efface. Les flammes impuissantes du sable doux m'embrasent mais finissent par se muer en boue. J'invoque un Soleil qui déjà n'est plus, et attends le zénith dévoré par les eaux. Virevoltant dans les sillons, je bois l'écume et m'en étouffe avec ardeur ; et cependant je crie encore, et respire le sel comme on respire une fleur. Pourtant le nuage se fera plus clair et l'eau plus sèche ; alors il me faudra nager pour mieux sourire et me relever. Je finirai bien par être déshydratée ; tâchons surtout, de ne pas trop m'émietter. Car j'aurai encore, toujours, envie de danser.
PHANTOM WATER EDIT from Chris Bryan on Vimeo.
*II est la numérotation du poème au sein du carnet, et non un ordre supposant un ancien post similaire.
Ma belle,
RépondreSupprimerTon texte est très beau et très touchant et les photos choisies pour l'illustrer sont superbes!
Gros bisous
Merci beaucoup Leslie ♥
RépondreSupprimerfantastic!!!
RépondreSupprimerhttp://paolinasspace.blogspot.com/
tres belles photos
RépondreSupprimerhttp://lavraiecharlotte.blogspot.com/