Me, myself and I

Ma tendance bipolaire et névrosée donne souvent naissance à des artefacts caractériels et d'autres frasques de bagatelle ; aussi je dis souvent être un paradoxe à moi seule. Je contraste mon manque de délicatesse et mon goût pour la bière avec des cuissardes en daim et beaucoup de rouge à lèvres. J'ai aussi de (trop) longs cheveux pour renforcer une féminité qui peine à trouver sa place dans mon langage. Ma seule crainte est de t'être fade, et de t'endormir avec une plume trop lyrique, trop clichée, ou encore trop crue. Je vois en mon chat obèse une idole certaine ; et ceci est la base unique de toute analyse portée à mon égard. Mon ambition n'a d'égale que mes rêveries, car je manque parfois d'audace derrière mes grands mots. Malgré tout je suis plus dans le concret que dans la promesse, et j'ai la lâcheté en horreur ainsi que mes faiblesses qui me grignotent en silence et toujours de l'intérieur. Je dis souvent mimoune pour un tas de choses diverses et souvent sans lien, mais si je te l'ai déjà dit c'est qu'en vérité je t'aime bien. Te déplaire quand je t'estime me bouffe et c'est toujours avec des grands airs que j'irai prétendre le contraire. 

Dans la vie je perds mon temps en fac d'arts et un peu de lettres, et peu m'importe vraiment mon métier du moment que j'écris et que je gagne assez bien (cliché de l'artiste, quand tu nous tiens.) Mes goûts artistiques sont généralement tournés vers le merveilleux et le macabre, et j'aspire toujours à de nouvelles découvertes pour soulager mes pupilles en mal de splendeur. Je m'invente d'autres vies à travers les livres et le cinéma, et la mienne est souvent le repaire de références toujours plus diverses. Je me tatouerai une phrase de Laclos sans savoir où encore, et compte bien atteindre des objectifs que je me fixe parfois sans vraiment comprendre pourquoi. J'ai la frousse du conformisme et des insectes volants, et n'assume pas nombre d'angoisses que j'expose dans des textes de passage où elles trouvent rapidement leur place. 

J'ai l'air originale comme ça ? En fin de compte et crois bien qu'il m'est difficile de l'avouer, il n'y a pas de si vaste écart entre toi et moi. Si tu veux en avoir le cœur net ou que malgré cet étalage ma petite personne te semble honnête, tu peux toujours me lire ; ça, tu sais, ça me ferait bien plaisir.