Il y a les
premières pluies de septembre, la moiteur de la terre et la faiblesse des
jours. Et très vite le fleuve reprend son cours, et retrouve les reflets tièdes
d'une bravoure que l'attente intercède. La fraîcheur des forêts rappelle à
l'esprit des instants furtifs, empruntés à l'enfant de passage, qui s'en
retourne trop vite à la nostalgie d'une femme qui lentement devient sage.
Toutes ces fleurs qui se fanent et toutes ces ramures que le vent tanne, semblables
à la peau qui s'assèche ; brûlée par les lèvres d'intrus que le cœur
oublie en songeant à celles qui lui sont dignes. Les plaies se forment sous le
froid de l’averse et la douleur de l’absence, qui vient creuser les pores comme
pour rappeler l’ampleur de la distance. L’été s’en est allé, et avec lui les
draps que l’on partage ; et là les premières lueurs d’automne pour faire
croire au nouvel alliage et renforcer les remparts ; glaçant démaquillage.
Mais le cœur est patient, et se réchauffe dans un feu de souvenirs où les
flammes sont faites du désir de toucher l’autre et de l’entendre rire. Et dans
l’attente de brûler sous l’étreinte que l’hiver contraste, les pensées se
retrouvent en silence, belles et vastes, projetées sur les astres quand la
lumière est éteinte.
Photo : Vespers Kat Moser
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